La jeune femme Lioubov Proskourina était hospitalisée.

**Journal dun Homme Une Histoire de Cœur et de Générosité**

La jeune femme, Élodie Morel, était alitée à lhôpital. Dabord opérée pour une appendicite, des complications avaient suiviune petite infection, puis des soucis de guérison. On ne la laissait donc pas partir. Mais où irait-elle en hâte ? En arrêt maladie, évidemment, le travail pouvait attendre. Dans le foyer de lusine textile où elle logeait, sa colocataire, Lucie, devait se réjouir davoir la chambre pour elle seule. Son cher Julien pouvait lui rendre visite sans gêne jusquau matin.

Élodie, elle, navait pas damoureux. Sans la beauté blonde et éclatante de Lucie, elle était discrète, trop timide pour ses vingt-six ans. La vie ne lui souriait guère. Lucie se marierait bientôt, et on lui collerait une nouvelle voisine. Lusine manquait de logements, mais les ouvriers restaient nécessaires.

Assise près de la fenêtre, Élodie contemplait le ciel bleu tout en observant sa voisine de chambre, Fernande Lefèvre, une femme âgée qui passait ses journées à somnoler. Lorsquelle était éveillée, elles bavardaient doucement. Un jour, Élodie lui confia son histoire : ses parents morts, son frère aîné ayant dilapidé leur héritage avant de finir en prison pour vol.

« Je suis seule au monde, tante Fernande », soupira-t-elle.
« Pas de mari, alors ? » demanda la vieille dame en létudiant. « Jamais ? »
« Non, jamais. Je vous lai dit, je suis seule. Ma seule amie va bientôt se marier. Et vous, vous avez de la famille ? »
« Bien sûr ! » répondit Fernande avec fierté. « Pas de parents, mais mes garçons sont toujours là. Si quelque chose casse, ils réparent, peignent, nettoient »

Et cest ainsi quelle raconta une histoire qui laissa Élodie perplexe. Fernande vivait dans une vieille maison en banlieue parisienne, héritée de ses parents. Sans enfants, elle avait pris sous son aile des gamins du quartier.

« Je leur faisais des crêpes ou des tourtes aux pommes de terre. Ils arrivaient en courant, sasseyaient autour de la tablecinq ou sixet dévoraient tout. Leurs parents travaillaient à lusine toute la journée, alors ils traînaient seuls. »
« Votre mari acceptait ça ? »
« Il râlait, bien sûr. Mais les garçons remplissaient le tonneau deau, rangeaient le bois Alors il fermait les yeux. »

Les années avaient passé, et maintenant ces « gamins »devenus hommeslui rendaient visite avec leurs enfants. Même à lhôpital, ils étaient venus. Élodie se souvenait vaguement de visiteurs, mais elle ny avait pas prêté attention.

« Il me reste peu de temps, ma fille », avoua soudain Fernande. « Mais il y a encore deux petits sans surveillanceThéo et Lucas. Leurs parents enchaînent les shifts à lusine, alors ils errent seuls. »
« Et vous les nourrissez ? »
« Bien plus que ça. Ils font leurs devoirs chez moi. Sans ça, la rue les avalerait. »

Deux jours plus tard, les enfants débarquèrent à lhôpital, suivis de leurs parentsun homme robuste boitant légèrement et une femme épuisée. Élodie, déjà debout, les laissa en privé. À son retour, Fernande dormait, des fruits et des biscuits posés sur la table de chevet.

Élodie ne comprenait pas doù lui venait cette énergie pour soccuper des enfants des autres. Et elle ? En serait-elle capable ? Fernande parla aussi dun troisième, Mathis, dont les parents buvaient tant quil dormait parfois dehors. Elle lavait recueilli. Son père lavait insultée, laccusant de « gâter » son fils.

« Que puis-je faire ? Il vient, mange, maide. Une fois, il a réparé une étagère. Je ne pouvais même pas le nourrir ce jour-là, mais il ma dit : «Je ne viens pas pour manger, mais pour aider.» »

Fernande sourit :
« Les garçons sont moins durs que bien des adultes. Pas avides, pas égoïstes. Juste seuls. »

Quand Fernande cessa de se lever, Élodie sut que la fin approchait. Un jour, un visiteur arrivaun homme élégant, portant une sacoche en cuir. Élodie voulut partir, mais Fernande larrêta.

« Voici Vincent. Presque mon fils. Faites connaissance. »

Vincent était charmant. Elle, pâle et maigre, se sentit misérable dans sa robe dhôpital trop large. Pourtant, il la regardait à la dérobée. En partant, il lui adressa un sourire :
« Rétablissez-vous. Je reviendrai. »

Il revint, déposa un jus sur sa table. Fernande dormait. Il sen alla, les yeux humides.

Ce soir-là, Fernande murmura :
« Écoute bien. Vincent est notaire. Jai fait une donation. Ta maison maintenant. Promets-moi une chose : ne laisse pas les enfants tomber. »

Élodie pleura.
« Je promets. »

Fernande sendormit, un sourire aux lèvres.

Vincent vint chercher Élodie à sa sortie. Ensemble, ils enterrèrent Fernande. Puis vint le transfert de propriété. Vincent laida. Elle emménagea.

Les enfants ne vinrent pas deux-mêmes. Alors elle demanda à Vincent de les amener. Un soir, ils arrivèrent tousThéo, Lucas, Mathis. Dès lors, ils furent des invités réguliers. Elle leur apportait des crêpes de la cantine, ils jouaient au Monopoly avant de rentrer, joyeux.

Vincent passait parfois, laidant avec les tracas administratifs. Sa gratitude se mua en tendresse. Lui restait distant, mais présent.

Le père de Mathis vint un jour, non pour crier, mais pour la remercier.
« Ne le gâtez pas trop, hein ? » dit-il, sévère mais pas méchant.

Une nouvelle vie commençait. Une maison. Des gens autour. Lucie avait épousé Julien et était venue en visite, accompagnée dun ami. Mais Élodie neut dyeux que pour Vincent.

Et partout, dans cette maison chaleureuse, lesprit de Fernande planait.

Élodie voulait lui ressemblerne serait-ce quun peu. Car cette femme lui avait légué bien plus quun toit : une bonté à transmettre.

**Leçon du jour : Parfois, un héritage nest pas fait de pierres, mais de cœurs à réchauffer.**

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