Une petite erreur s’est glissée

Une méprise bien regrettable

Le taxi sarrêta près de lentrée du club, dont les lumières multicolores scintillaient dans la nuit. Élodie ouvrit la porte et sortit, après avoir remercié le chauffeur. Elle portait un jean moulant et un débardeur à fines bretelles, qui soulignaient élégamment sa silhouette. Contrairement à beaucoup, elle détestait les talons hauts et préférait de loin ses baskets. Même ce soir, elle avait refusé de céder aux insistances de son amie, qui lui réclamait des sandales et une robe habillée.

À lintérieur, la musique résonnait fort, bien quà peine audible de lextérieur. Une foule de jeunes gens dansait, riait, samusait.

Salut, ma chérie ! sexclama la fêtée en se précipitant vers Élodie pour lembrasser. Prête à recevoir mes cadeaux et tes compliments ? ajouta Aurélie avec un grand sourire, tout en esquissant quelques pas de danse.

Aurélie adorait être le centre de lattention et les soirées animées, ce qui nétait pas du tout le cas dÉlodie. Celle-ci se sentait mal à laise dans cette semi-obscurité, parmi ces visages à peine discernables et ces lumières aveuglantes. Elle aurait préféré une soirée en tête-à-tête, dans un café tranquille ou devant un bon film. Mais lamitié exige parfois des sacrifices, et pour ceux quon aime, on se plie à linévitable.

Viens, je vais te présenter des garçons formidables ! Aurélie attrapa la main dÉlodie et lentraîna vers le bar.

Deux jeunes hommes grands et élégants discutaient en riant. Lun deux, un brun aux yeux sombres, se tourna vers elles.

Bonsoir, dit-il dune voix grave et envoûtante. Je suis Théo. Et voici mon frère, Lucas.

Le cœur dÉlodie semballa. Son regard semblait la transpercer, et pendant un instant, elle eut limpression quils étaient seuls au monde.

Ravi de te connaître. Tu es comme un rayon de soleil dans cette obscurité, murmura Théo avec un sourire.
Merci du compliment ! répondit Élodie en riant. Je crois quon va bien sentendre.
Oh, jen suis certain. Dailleurs, prépare-toi : il va te faire perdre la tête ! plaisanta Lucas avant davaler son dernier verre.

La soirée, faite de musique, de rires et de danses, passa trop vite. Théo se montra dune galanterie rare et raccompagna Élodie jusquà son appartement. Sur le chemin, ils plaisantèrent comme de vieux amis, et la conversation coulait naturellement.

Il est tard Merci pour cette belle soirée, dit Élodie, laissant un silence un peu gêné sinstaller.
Le plaisir était pour moi. Tu es une femme extraordinaire Je peux tappeler demain ? demanda Théo, un peu timide.
Jattendrai avec impatience ! répondit-elle avant de lembrasser sur la joue et de disparaître derrière sa porte.

Ses parents dormaient déjà, peu habitués aux retards de leur fille. Elle se glissa dans sa chambre sans faire de bruit, mais le sommeil fut long à venir : le visage et le sourire de Théo dansaient devant ses yeux.

…Le lendemain matin, elle se réveilla le cœur léger, un sourire aux lèvres. Une chaleur douce emplissait sa poitrine, comme un vol de papillons.

Je suis amoureuse murmura-t-elle en riant.

La journée passa, et le soir, elle retrouva Aurélie dans leur café préféré. Elles parlèrent de tout, évoquant avec rires et émotions leur soirée au club.

Je lai bien vu, comment il te regardait ! Bientôt, ce sera le mariage ! claironna Aurélie en clignant de lœil.
Je crois que cest la première fois que je tombe vraiment amoureuse avoua Élodie, baissant les yeux.
Tu crois ? Allons, tu es complètement sous le charme, ma chérie !

Aurélie avait toujours attiré les hommes, mais ses histoires nétaient jamais que des aventures éphémères. Elle rencontrait, séduisait, puis passait à autre chose. Élodie, en revanche, était différente, ce qui navait jamais nui à leur amitié. Aurélie lui répétait souvent que les temps avaient changé, et quelle ne fallait plus sattendre à un prince charmant.

Lundi, mardi, puis mercredi passèrent sans que Théo nappelle. Élodie vérifiait sans cesse son téléphone, mais rien.

Il ma oubliée ? Il a changé davis ? Il est trop occupé ? Une autre femme ? Les questions tournaient dans sa tête.

La dernière cours terminée, Élodie sortit en hâte et tomba nez à nez avec Théo, qui lattendait avec un immense bouquet. Un mélange de joie, de colère et de soulagement lenvahit.

Pardonne-moi, tout sest enchaîné si vite ! expliqua-t-il.

Un ami lavait appelé à limproviste : sa voiture était tombée en panne en pleine campagne. Il avait dû partir sans prévenir, mais la batterie de son téléphone avait lâché avant quil ne puisse donner signe de vie.

Tout cela pour si peu ! Javais imaginé cent scénarios ! sexclama Élodie en riant.
Laisse-moi me racheter : je tinvite ce soir au restaurant ! déclara Théo avec son sourire irrésistible.

Le soir même, ils dînèrent face à face dans un lieu intime, bercés par une musique douce. La cuisine était délicieuse, et Élodie avait la tête qui tournait, le cœur débordant de tendresse.

Deux mois passèrent ainsi, chaque jour plus beau que le précédent. Théo adorait le rire léger dÉlodie, qui lui inspirait mille folies. Elle, de son côté, se sentait protégée et chérie. Ils allaient au cinéma, échangeant des regards complices dans la pénombre, ou se promenaient la nuit, quand la ville sendormait. Souvent, elle restait chez lui jusquau matin, enlacée dans ses bras.

Salut, Élo ! Tu peux maider pour quelque chose dimportant ? demanda un jour Lucas au téléphone. Jai décidé de demander Aurélie en mariage ! Il me faut une bague et des fleurs. Tu es sa meilleure amie, tu sais ce quelle aime. Tu maides ?
Bien sûr ! Bravo pour ta décision ! sécria Élodie, sincèrement heureuse.

Ils se retrouvèrent devant une bijouterie et choisirent une bague délicate, sertie de petits diamants et dun cœur en pierres précieuses. Puis, Lucas opta pour un bouquet classique de roses rouges, symbole damour éternel, complété par un ours en peluche tenant un cœur brodé « Mon amour ». Il rayonnait, mais son trac était palpable.

Ne tinquiète pas, sois courageux ! Regarde-la dans les yeux, dis-lui que tu laimes, et demande-la ! lencouragea Élodie.

Elle lembrassa sur la joue et lui fit un dernier signe avant quil ne parte

…Mais Théo ne vint pas au rendez-vous. Élodie, anxieuse, attendit en vain. Ce soir-là, un message arriva, dont les mots la glacèrent.

Adieu, la comédie est finie. Ne cherche plus à me joindre.

Elle relut ces phrases, les larmes aux yeux, incapable de comprendre. Elle appela, encore et encore, mais Théo était injoignable. La nuit fut interminable, loreiller trempé de pleurs. Même Aurélie ne put la consoler, ignorant tout de cette rupture. Lucas, en voyage, était introuvable.

Les jours suivants, Élodie erra comme une ombre, malade dangoisse. Personne ne savait encore quelle était enceinte de quatre semaines

Elle reprend connaissance ! Tu nous as fait une belle peur ! dit Aurélie à son chevet.

On frappa à la porte. Théo entra, un bouquet de roses pâles à la main, suivi de Lucas, un œil au beurre noir et un panier de fruits.

Je suis un imbécile, un jaloux stupide ! Quand je tai vue embrasser Lucas, jai perdu la tête ! sexcusa Théo.
On a tout expliqué, même si la discussion a été animée, ajouta Lucas en souriant.
Tu ne dois plus tinquiéter, je serai toujours là. Notre bébé doit naître en bonne santé. Je te promets de te chérir, mon unique

…Dans lamour, les épreuves existent, et sans confiance, le bonheur est impossible. La jalousie obscurcit lesprit et détruit ce quon chérit. Alors, protégez ceux que vous aimez.

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Quand le destin ne nous donne pas raison