On verra bien ce qu’il en sera

On verra bien ça !
Non ! Tant quon vit dans cette maison avec ta mère et Sophie, il ny aura pas de mariage !
Aurélie, ne sois pas si catégorique. On pourrait louer une robe, on a encore le temps. Ou bien reporter la date On peut régler ça calmement, soupira Matthieu.
Tu ne comprends pas, rétorqua Aurélie, les bras croisés. Ce nest pas la robe le problème. Cest que je me sens en territoire ennemi ici. Ta sœur est une grande fille, mais elle manque cruellement de maturité. Et au fond, cest Édith qui est responsable.

Ces paroles déplurent à Matthieu, même sil savait quAurélie navait pas tout à fait tort. Édith avait, volontairement ou non, retourné sa fille contre sa future belle-sœur.

Aurélie et Matthieu sétaient rencontrés à luniversité. Leur relation avait évolué lentement, faute dun logement indépendant. Matthieu vivait encore chez ses parents, par commodité, disait-il.

Jai un appartement, un héritage de ma grand-mère. Ma mère le loue pour linstant, mais dès quon en aura besoin, on le réaménagera, expliquait-il.

Un an plus tard, lappartement devint nécessaire. Matthieu jugea quil était temps de passer à létape suivante. Diplômés et employés tous les deux, il ny avait plus de raison dattendre.

On reste chez maman quelques mois, puis on se marie et on emménage, annonça-t-il. Six mois maximum, et on sera chez nous.

Aurélie fut dabord ravie. Cela semblait sérieux. Puis elle réalisa quils navaient jamais vécu ensemble, et quelle allait devoir affronter sa future belle-mère dès le premier jour. Cet environnement ne risquait-il pas de tuer leur amour ?

Ce fut presque le cas.

Édith nétait pas la belle-mère tyrannique et possessive des clichés. Elle avait même proposé daider pour le mariage. Elle cuisinait bien, ne cherchait pas les conflits, nimposait rien. Le problème était ailleurs.

Sa méthode déducation était particulière. Elle se montrait plus stricte avec Sophie, sa cadette, ce qui était peut-être justifié. La jeune fille était capricieuse, et aurait eu besoin de douceur. Mais la douceur nétait pas le fort dÉdith.

Un jour, Aurélie assista malgré elle à une scène familiale. Elle préparait son thé tandis quÉdith vérifiait le carnet de notes de Sophie. Elle y découvrit plusieurs mauvaises notes et un commentaire sur son comportement.

Encore Tu nas pas pu apprendre ce poème ? soupira Édith. Bon, donne-moi ton téléphone et ta tablette. Tu les auras quand tu sauras tes leçons.

Sophie roula des yeux.

Prends-les, alors. Je demanderai à Matthieu de me prêter les siens.
Crois-tu quil sera toujours là pour toi ? ricana Édith. Un jour, il partira avec Aurélie, aura ses propres enfants, et nous oubliera.
On verra bien ! rétor

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On verra bien ce qu’il en sera
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