Natacha ne pouvait croire à ce qui lui arrivait. Son mari, l’homme qu’elle chérissait comme son unique soutien et pilier, venait de lui déclarer : « Je ne t’aime plus. »

**Journal intime Une épreuve inattendue**

Je ne parvenais pas à croire ce qui marrivait. Mon mari, celui que je croyais être mon roc, ma annoncé ce matin : « Je ne taime plus. » Le choc fut tel que je suis restée figée dans une pose absurde, incapable de bouger tandis quil courait partout, empilant ses affaires et faisant claquer ses clés.

Comme si cela ne suffisait pas Mon père était décédé brutalement quelques semaines plus tôt, et je devais, malgré ma propre douleur, moccuper de maman, désormais aux cheveux blancs, et de ma petite sœur, devenue handicapée à dix-huit ans après un grave traumatisme crânien. Elles habitaient dans un village voisin. Mon petit Louis venait dentrer en CP. En juin, lentreprise où je travaillais avait fermé. Me voilà sans emploi. Et maintenant, mon mari

Je me suis pris la tête entre les mains, me suis assise à la table de la cuisine et jai pleuré toutes les larmes de mon corps.

« Mon Dieu, que vais-je devenir ? Comment affronter tout cela ? Oh, Louis ! Il faut que jaille le chercher à lécole ! »

Les obligations du quotidien mont forcée à me relever et à avancer.

« Maman, tu as pleuré ? »

« Non, mon chéri, non. »

« Cest à cause de papi ? Maman, il me manque tellement ! »

« À moi aussi, mon cœur. Mais nous devons être forts. Papi létait toujours. Maintenant, il repose auprès du Bon Dieu, ne tinquiète pas. Il méritait ce repos, il na jamais cessé de travailler de son vivant. »

« Et papa, il est où ? »

« Papa ? Il est sûrement parti en déplacement. Alors, raconte-moi ta journée à lécole ? »

Il faut continuer. Il ne maime plus ? Rien à faire. On ne force pas les sentiments. Jai dû passer à côté de quelque chose dans ma routine effrénée.

Pendant que Louis déjeunait et jouait avec ses petits soldats en plastique, jai fouillé dans lordinateur que mon mari avait laissé. Jamais je navais fait ça auparavant. Accéder à sa messagerie fut facile, le lien se trouvait dans le coin gauche.

Alexandre navait pas eu le temps de supprimer ses derniers échanges. Une passion dévorante. Et moi, la délaissée. Pendant dix ans, jétais son « petit soleil », puis, après huit années de lutte pour avoir un enfant, je suis devenue « notre maman chérie ».

Maintenant, tout avait changé. Et il fallait my habituer.

Mais dabord, trouver un travail. Personne ne se souciait de mes diplômes. Les maigres allocations chômage ne réglaient rien.

Que sétait-il passé ? Comment mon mari, si responsable, si attentionné, avait-il pu devenir un étranger du jour au lendemain ? Une seule explication me venait : il avait perdu la raison. Notre maison, construite pierre après pierre, restait inachevée. Au moins, nous avions un toit, et une pièce était habitable.

« Un travail, jen ai tant besoin ! » Jétais sur le point déclater en sanglots, mais le temps métait compté. Il me fallait absolument un emploi !

Les recherches durèrent plusieurs jours. En vain ! Entre le CP de Louis et ma solitude, mes chances étaient minces. Un soir, après une nouvelle journée infructueuse, mon beau-frère Romain ma appelée :

« Alors, Sophie, il nest toujours pas revenu ? »

« Non. »

« Tu accepterais un poste de magasinière ? »

« Tu es sérieux ? »

« Oui, je sais que tu nas pas le cœur à rire après Alexandre. Cest avec des horaires aménagés. Tu pourrais aller chercher ton fils à lécole ou linscrire à létude. Le salaire est de 1500 euros. Ce nest pas grand-chose, mais cest mieux que rien. Demain, on vous apportera des pommes de terre, des oignons et un poulet. »

« Romain, jai des poules. Elles nous donnent des œufs. »

« Eh bien, quelles continuent. On ne les mangera pas. »

« Merci. Comment va Élodie ? »

« Elle se débrouille. Cest une battante. »

Toujours comme ça. Élodie venait de subir une lourde opération et suivait une chimiothérapie, mais jamais il ne se plaignait. Pour lui, tout allait bien. Jai soupiré : il y avait une lueur despoir. Dieu merci, Lui ne nous abandonne jamais. Merci pour Romain.

Le travail était simple, et javais enfin quelques instants pour pleurer, réfléchir, comprendre.

Les jours, les semaines, les mois ont passé. Un an plus tard, jai réalisé que je pouvais à nouveau manger, dormir, rire et me réjouir des progrès de Louis. La douleur liée à la trahison dAlexandre resurgissait lorsquil venait chercher notre fils le week-end.

Je ne my opposais pas. Leur relation ne devait pas souffrir. Javais envie de lui demander ce que javais fait de mal, même si je savais que la raison était ailleurs : une passion soudaine pour une autre.

Je me souvins dune réplique de film : « Lamour, cest jusquau premier virage, après commence la vie. » Pour moi, amour et vie ne faisaient quun. Et pour lui ?

Cet automne ressemblait à un été prolongé : doux, avec des arbres encore verts, des rires denfants dans les rues, des asters et des chrysanthèmes multicolores dans le jardin. Ce jour où jai croisé le regard insistant de Mathieu ne se distinguait en rien des autres, si ce nest un soleil un peu plus chaud, une musique un peu plus joyeuse sortant dune fenêtre voisine. Ou peut-être était-ce simplement le moment où deux solitudes devaient se rencontrer.

« Mademoiselle, laissez-moi vous aider. Ce nest pas une charge pour vous ? »

« Jai lhabitude. »

« Quel dommage quune si belle femme se soit habituée à porter de lourds paquets. »

« Vous aidez toutes les jolies femmes ? Vous patrouillez devant les magasins ? »

« Exactement. Jai tant cherché, et enfin, je vous ai trouvée. »

Impossible de ne pas rire. Nous avons éclaté de rire, jusquaux larmes, sans pouvoir nous arrêter.

« Mathieu. » Il ma tendu la main, les yeux encore pétillants.

« Sophie. »

« Sophie, Sophie, la femme dun autre » Vous connaissez cette chanson ? »

« Non. Mais je ne suis plus mariée. »

« Vraiment ? Quelle chance ! Jai enfin rencontré la femme de mes rêves, et elle est libre. Tout le monde est devenu fou ou aveugle ? »

« Je vois que lhumour ne vous manque pas. Cest bien. Et côté sérieux ? »

« Tout aussi impeccable. Sophie, si on allait au cinéma ce soir ? On pourrait discuter. »

« Je ne peux pas. Je dois aller chercher mon fils à létude. »

« Je nen crois pas mes oreilles. Vous avez un fils ?! Vous navez pas vingt ans, quelle étude ? »

« Jen ai trente-cinq. »

« Moi aussi. Quelle coïncidence. Mais jaurais juré que vous étiez bien plus jeune. »

« Et maintenant ? »

« Maintenant, je réalise. Tous les hommes rêvent davoir un fils. Et vous me dites que vous êtes seule Où est le père ? »

« Je préfère ne pas en parler maintenant. »

« Compris. Alors, ce week-end ? On pourrait aller à une séance pour enfants avec votre fils. »

« Le week-end,

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Natacha ne pouvait croire à ce qui lui arrivait. Son mari, l’homme qu’elle chérissait comme son unique soutien et pilier, venait de lui déclarer : « Je ne t’aime plus. »
Tu pars ! — annonça la femme à son mari