Un ange nommé André
Élodie était déjà prête quand Théo entra dans le bureau.
Tu es seule ? demanda-t-il en sapprochant.
Oui.
Je passerai ce soir. Jai une bonne nouvelle pour toi, murmura-t-il avant de tenter de lenlacer. Des pas résonnèrent dans le couloir. Théo sécarta aussitôt et regagna la porte.
À ce soir, lança-t-il en sortant.
Debout près de lascenseur, Élodie espérait encore quil reviendrait pour lui révéler cette fameuse nouvelle. Peut-être avait-il enfin décidé de quitter sa femme ? Et sil restait dormir ? Il fallait préparer le dîner. Dommage quelle nait pas sorti la viande du congélateur ce matin, elle aurait eu le temps de décongeler. Tant pis, elle avait acheté une bouteille de vin la veille.
Impatiente, elle tapota du pied en attendant lascenseur, pressée de rentrer pour tout organiser. Enfin, les portes souvrirent.
À peine arrivée chez elle, elle plaça la viande au micro-ondes pour la décongeler avant de changer de tenue, inspectant la pièce dun regard satisfait. Tout était impeccable.
Au début de leur relation, Théo sétait plaint que sa femme, bien quoisive, ne préparait jamais le dîner, trop occupée par les magasins, les salons et le sport. Élodie sen était souvenue. Pour lui, elle nettoyait scrupuleusement lappartement et cuisinait des plats délicats. Pourtant, il ne mangeait presque jamais, se contentant dy goûter avant que le reste ne finisse à la poubelle. Il venait deux fois par semaine, pendant lentraînement de son fils. Une heure, pas plus. Elle ne pleurait pas, ne réclamait rien. Une maîtresse parfaite.
Sa sœur aînée avait fréquenté un homme marié pendant des années, en vain. Quand elle avait rompu, il était mort dune crise cardiaque. Élodie sétait donc juré déviter les hommes engagés. Mais, comme on dit, jamais dire jamais.
Avant Théo, elle avait partagé quatre ans de sa vie avec un homme qui ne lavait jamais demandée en mariage. Un jour, en sortant du travail avec une amie, elle lavait surpris dans un café avec une autre. Ses affaires lattendaient dans lentrée à son retour.
Elle avait pleuré toute la nuit, regrettant plus tard sa précipitation. Le temps passant, aucune autre relation navait pris. Avant, son ex lemmenait travailler. Maintenant, elle perdait des heures dans le métro. Elle avait démissionné, trouvé un poste à deux stations de chez elle, et marchait désormais.
Au nouveau bureau, le directeur adjoint, un bel homme rappelant vaguement lacteur Dupontel, lavait immédiatement remarquée. Une collègue lavait avertie : il était marié, père dun fils. Élodie sétait résignée à garder ses distances, malgré son attirance.
Lors de la fête de Noël de lentreprise, elle était partie tôt. Le verglas rendait les rues glissantes. Dans une ruelle sombre, elle avait failli tomber avant quune main ne la rattrape. Théo lavait suivie. Il lavait raccompagnée chez elle, refusant même un café.
Peut-être était-ce ce geste qui lavait conquise. Ou peut-être était-il simplement temps de retomber amoureuse. Depuis, elle trouvait sur son bureau des fleurs, des chocolats ou des cartes avec des mots doux. Qui aurait résisté ?
Un mois plus tard, ils étaient devenus intim
