La Séductrice Malgré Elle : Une Histoire d’Amour et de Destin

La Séductrice Malgré Elle

Nous y voilà ! Ma fille est devenue une maîtresse ! Est-ce que jai vraiment élevé une fille sans principes, sans moralité ?

Maman, je ten supplie Je ne savais pas Marie sanglota, baissant les yeux, rouge de honte.

Je connais ton genre ! Toujours les mêmes excuses, toujours ces airs dagneau innocent, alors quil suffit de leur souffler dans le cou pour quelles arrachent un homme à sa famille. Je ne veux plus te voir. Pars.

Marie ne se leva pas tout de suite du canapé. Elle espérait que sa mère allait sarrêter, se raviser, dire que tout cela nétait quune mauvaise plaisanterie. Mais non. Sa mère était déterminée. Elle ne voyait plus sa fille, qui avait besoin de réconfort, mais une séductrice malfaisante.

Il semblait que les fantômes du passé hantaient encore sa mère.

Vingt ans plus tôt, dans cette même pièce, la petite Marie écoutait sa grand-mère se plaindre au téléphone à une amie.

Oui, Suzanne, oui ! Hier encore, il était chez cette Violette ! Il quitte le travail et file droit chez elle ! Je vais leur régler leur compte

Sa mère, assise à côté, les yeux vides, tortillait la poignée de son sac. Elle était prête à partir avec sa mère à la recherche de son père.

Pour Marie, cétait un détail du quotidien. Son grand-père courait les femmes, et sa grand-mère le traquait comme un Sherlock Holmes à la retraite. À lépoque, Marie trouvait cela normal. Que toutes les femmes étaient un peu des espionnes, et que les hommes étaient, par défaut, mauvais.

Sa mère avait vécu presque la même chose, mais elle navait pas voulu endurer. Marie se souvenait mal de cette période. Juste de sa mère, triste, pleurant souvent pendant des mois, avant de mettre son père à la porte. Marie ny avait pas prêté attention : son père ne participait déjà presque pas à sa vie.

Depuis, sa mère sétait endurcie. Toute femme dans le rôle dune maîtresse était pour elle pire que la boue.

Tous les hommes sont des porcs. Ils vont où on les mène. Ce sont les femmes qui simmiscent dans les couples qui sont coupables, répétait-elle à Marie.

Au début, Marie y avait cru. Jusquà ses vingt-cinq ans, elle était convaincue : toutes les maîtresses étaient des prédatrices, cherchant à faire souffrir dautres femmes. Son opinion changea quand une histoire similaire toucha son amie, Léa.

Marie, tu te rends compte ? Il a une autre femme ! Et même avant moi. Il sest juste servi de moi pendant quils traversaient une crise, sanglotait son amie sur son épaule.

Comment est-ce possible ? Tu nas rien remarqué ?

Marie était stupéfaite. Léa navait rien dune séductrice. Elle prônait toujours les relations avec des hommes libres. Et là Elle nétait pas la maîtresse, mais la victime. Peut-être souffrait-elle plus que les femmes trompées.

Comment aurais-je pu savoir ? Fouiller son téléphone ? Et même si je lavais fait, il aurait pu dire que cétait une ex. Nous sommes des adultes, nous avons tous un passé

Et maintenant, tu vas faire quoi ?

Léa se redressa, le regard perdu. On devinait quelle avait déjà un plan.

Aujourdhui, rien. Juste pleurer sur ton épaule, si tu permets. Demain Demain, jécrirai à sa copine.

«Elle veut lui faire mal», pensa Marie. Mais la réalité fut plus douce.

Quelle sache à quel salaud elle a affaire. Elle me dira peut-être daller me faire voir, mais je dois lui dire. Si elle est normale, nous le quitterons ensemble. Il ne mérite personne.

À cet instant, quelque chose bascula dans lesprit de Marie. Les maîtresses nétaient donc pas forcément des ennemies, mais des sœurs de misère. Elles souffraient aussi.

Peu à peu, Marie comprit : tout dépendait des situations et des femmes. Le monde nétait pas tout noir ou tout blanc.

Mais lopinion de sa mère, elle, ne changea jamais. Pire : Marie se retrouva malgré elle dans le rôle de cette femme déchue.

Longtemps, Marie navait même pas voulu de relation. Trop dexemples négatifs. Sa grand-mère, détective en jupon. Sa mère, élevant seule sa fille. Son amie, victime dun mensonge. Les hommes nétaient pas dignes de confiance.

Puis elle rencontra Julien. Dabord amis, ils parlaient de tout : actualités, films, bandes dessinées. Ils sinquiétaient lun pour lautre, séchangeaient des cadeaux. Pas de flirt, pas de sous-entendus.

Un jour, il vint chez elle. Avec des fleurs, du vin, des sushis. Un petit festin. Et il avoua ses sentiments.

Dès lors, il lui rendit visite. Ils sortaient, allaient au cinéma, dînaient. Jamais chez lui, et pas aussi souvent quelle laurait voulu, mais Marie mettait ça sur le compte de leur vie bien remplie. Elle préférait la lenteur. Elle craignait trop la tromperie.

Et elle avait eu raison.

Marie, je dois te dire Je suis marié. Mais nous restons ensemble juste pour les enfants.

Si elle navait pas été assise, elle serait tombée. Ils étaient dans un café. Elle resta muette une trentaine de secondes, puis sortit son portefeuille, posa largent pour le thé et les pâtisseries, et se leva. Ses yeux la piquaient. Elle ne voulait quune chose : fuir.

Il la rattrapa, lui saisissant les épaules.

Où vas-tu ?

Chez moi. Tu mas trahie. Si javais su Je ne veux plus te voir !

Marie, ne sois pas comme ça ! Je ne te trompe pas. Ni elle. Nous vivons comme des colocataires.

Des excuses ! Si tu maimais, tu aurais divorcé avant. Lâche-moi, ou je crie !

Elle laissa éclater ses larmes dans la rue. Elle ne voulait pas quil la voie faible.

Son cœur se déchirait. Pour la première fois, elle sétait engagée sérieusement, et voilà. Elle savait pourtant quil valait mieux vivre pour soi. Mais elle avait eu soif de chaleur, de tendresse

Elle resta longtemps à larrêt de bus, mais ne rentra pas. Elle ne supportait pas dêtre seule.

Alors, elle appela sa mère. Cétait sa mère. Elle avait vécu la même chose. Elle comprendrait.

Maman Je peux venir ? Jai tellement mal

Bien sûr, viens.

Marie lui raconta tout. Le visage de sa mère se ferma quand elle apprit que Julien était marié.

Tu te rends compte de ce que tu fais ? Tu lui voles son mari !

Maman, je ne vole personne. Je ne le reverrai plus. Je nai pas regardé dans son passeport

Ne mens pas ! Tu disais toi-même quil ne tinvitait jamais chez lui. Tout était clair !

Marie tenta de se justifier, montra leurs messages. Rien ny fit.

Cette soirée fut la pire de sa vie. Deux trahisons : son amant et sa mère.

Six mois plus tard, Marie allait mieux, même si la douleur la tenaillait encore la nuit. Pas à cause de Julien, mais de sa mère. Elle avait tenté de renouer, était même venue pour son anniversaire avec un énorme bouquet de roses. Sa mère ne lavait pas laissée entrer.

Elle est stupide. Elle la toujours été, dit sa tante en apprenant la rupture familiale.

Julien revint dans sa vie. Divorcé. Libre, disait-il. Il voulait être avec elle. Elle accepta. Ce

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