J’ai dû manquer mon bal de promo parce que ma belle-mère a volé l’argent que j’avais économisé pour ma robe – Le matin même, un SUV rouge s’est arrêté devant chez moi

**Journal intime 10 juin**

Dans notre petite ville de Provence, où les rumeurs voyagent plus vite que le vent du Mistral, je croyais que mon bal de fin dannée était perdu avant même davoir pu y rêver. Mais ce matin-là, une voiture rouge sest arrêtée devant chez moi, et tout a changé.

Jai 17 ans, en terminale dans un lycée où tout le monde connaît ta boisson préférée au café du coin et tes peines de cœur. Entre les cours, je travaillais pour économiser une robe de baljusquà ce que ma belle-mère me vole cet argent. Au moment où je pensais tout abandonner, cette voiture rouge est apparue.

Ici, un éternuement à la boulangerie devient un sujet de discussion au marché. Le pharmacien sait quel parfum de bonbon tu préfères, et la bibliothécaire pourrait réciter tes notes par cœur.

Je faisais des extras le soir à la pharmacie, rangeant les étagères ou aidant le vieux Monsieur Laurent à retrouver ses lunettes. Le week-end, je gardais les enfants du quartier.

Chaque billet, chaque pourboire des clients qui me disaient « Garde la monnaie, ma puce », finissait dans une vieille boîte en fer cachée sous mon lit. Ce nétait pas juste de largentcétait mon rêve.

Depuis la troisième, jimaginais ma robe en parcourant Pinterest, sauvegardant des modèles de soie et de tulle. Je ne voulais rien dextravagant, juste quelque chose de simple et magiquequi me ferait sentir à ma place, dans un monde où les rêves existent.

Maman, partie quand javais 12 ans, disait toujours : « Je veux que ta vie brille. » Jaimais croire quelle me regarderait du ciel, me voyant enfin étinceler. Depuis, je cours après cette étincelle comme une ligne darrivée.

Papa sest remarié quand javais 14 ans, et cest là quIsabelle est entrée dans nos vies. Elle portait du parfum haut de gamme, une posture impeccable, et une voix qui sous-entendait quelle savait mieux. Avec elle est arrivée Élodie, sa fillemon âgequi a emménagé en première.

Nous nétions pas ennemies, mais pas proches non plus. Nous coexistions, comme deux voyageuses assises côte à côte dans un train, sans se parler.

En mars, la boîte contenait 280 euros. Assez pour une robe en solde, des escarpins modestes, et peut-être un fer à boucler si les soldes étaient bons.

Sur mon téléphone, ma liste saffichait :

*Robe : moins de 150 *
*Chaussures : peut-être chez Décathlon*
*Coiffure : tuto YouTube*
*Maquillage : fond de teint de pharmacie*
*Corsage : pour Thomas, mon voisin et cavalier*

Thomas et moi nétions pas un couple. Juste un pacte entre amis. Cest le genre de garçon qui promène son chien devant lécole pour faire rire les enfants. Gentil, drôle, sans prétention. Je lappréciais.

Puis vint ce jeudi. En rentrant, lodeur de frites et le rire aigu dÉlodie maccueillirent. Dans la cuisine, elle tournoyait dans une robe lilas pailletée, létiquette encore accrochée. Sur la table, un sac dune boutique chiccelle où lon toffre un verre de champagne en magasinant.

« Tu aimes ? » demanda-t-elle. « Maman a dit que chaque fille mérite sa robe de rêve. »

Je souris jaune. « Elle est très jolie. »

Isabelle se tourna vers moi, un sourire sucré. « Et toi, ma chérie, tu peux emprunter une de mes robes. On larrangera. Pratique, non ? »

« Jéconomisais pour la mienne », répondis-je.

Elle cligna des yeux. « Oh, ma puce. Je croyais que cétait pour tes études. Le bal, ce nest quune soirée. »

Mon estomac se serra. « Je veux choisir ma robe. »

Elle mécarta dun geste, comme si je réclamais un deuxième dessert. « Tu me remercieras plus tard. »

En haut, je cherchai ma boîte sous le lit. Rien. Mon cœur battait à tout rompre. « Papa ! Tu as vu ma boîte en fer ? »

Il sortit du salon, fatigué. « Quelle boîte ? »

« Celle sous mon lit. Avec mes économies. »

Isabelle apparut, sourire figé. « Je lai prise pour la facture délectricité. On te remboursera. »

« Combien ? » demanda papa.

« 280 euros », murmurai-je.

Elle ne broncha pas. « On en avait besoin. On a acheté la robe dÉlodie. De toute façon, tu niras pas au balton père sera absent ce week-end. »

Je serrai les poings. « Tu as utilisé mon argent pour sa robe ? »

« Cest largent de la famille », rétorqua-t-elle.

Papa soupira. « On arrangera ça. »

« Quand ? Le bal est dans neuf jours. »

Il esquiva. « On en reparlera. »

Cette nuit-là, je pleurai dans mon oreiller. Pas pour la robe, mais pour létincelle envolée.

Thomas menvoya un message : *Jai nos billets.*

Je répondis : *Je crois que je vais annuler.*

Il insista : *Si tu changes davis, je suis là.*

La semaine fut longue. Les filles parlaient coiffures et vernis. Élodie flottait dans son nuage rose. Isabelle planifiait bronzage et faux cils.

Je rangeai des médicaments à la pharmacie, feignant lindifférence. La veille du bal, jannonçai à papa : « Je ny vais pas. »

Il soupira. « Tu es sûre ? »

Isabelle hocha la tête, satisfaite. « Raisonnable. »

Le matin du bal, un coup de klaxon retentit. Pas un bipun appel joyeux.

Dehors, une SUV rouge. Une femme en descenditcheveux tressés, lunettes de soleil.

Ma tante Claire.

« Habille-toi ! » cria-t-elle. « On a des choses à faire ! »

Claire, la sœur de maman. Elle sent la vanille et lherbe coupée. Dhabitude, on ne sappelle quaux anniversaires.

« Quest-ce que tu fais ici ? »

Elle sourit. « Jai entendu quune princesse avait besoin daide. »

Première étape : un café en terrasse. Elle me tendit une tasse. « Un latte décaféiné. Ta mère faisait semblant daimer le café noir, mais elle préférait ça. »

« Comment tu ? »

« Ton père ma appelée. Jai posé les bonnes questions. »

Deuxième étape : la boutique de Madame Lefèvre, couturière. Dans larrière-boutique, une robe bleu pastel mattendaitvintage, retouchée. Celle que Claire portait en 1999.

« Je lai mise pour un bal où jai embrassé un garçon nommé Marc sous les étoiles », dit-elle en riant.

Troisième étape : le salon de coiffure. Claire me boucla les cheveux, murmura : « Ta mère aurait adoré te voir ainsi. »

De retour à la maison, Isabelle blêmit en me voyant. « Tu as trouvé une robe ? »

Claire intervint, ferme. « On a aussi trouvé ton ticket de caisse et le retrait au distributeur. »

Isabelle rougit. « Cétait pour les factures. »

« Emprunt ou vol, cest pareil », répliqua Claire. « Tu as volé largent dune adolescente pour acheter une robe à ta fille. Tu ressembles à un mauvais po

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