Fermement décidée : elle sera heureuse malgré tout

Au quatrième année de faculté, Juliette tomba amoureuse. Et pas dun garçon ordinaire, mais dun bel homme que toutes les filles de sa promo trouvaient génial. Parce que Théo venait dune famille aisée.

Juliette était aussi une jolie fille, intelligente, mais avec Théo, ils venaient de mondes différents. Ses parents étaient de simples ouvriers. Elle savait bien quils nappartenaient pas au même milieu, mais lamour lemporta malgré tout.

« Juliette, tu perds ton temps avec ce Théo, lui disaient ses amies de la résidence étudiantes. Il se croit trop bien, il regarde certaines de haut. Il ne fréquente que des gens de son monde. »

« Et alors ? Moi aussi, je connais ma valeur, répondait Juliette. Je ne suis pas moche, jai de bons résultats, et je peux parler de tout. »

« Bon, bon Ne viens pas pleurer après. Ses parents doivent être du genre à ne pas se laisser approcher facilement », insistaient-elles.

« Oh, arrêtez de me faire peur, murmurait Juliette, inquiète. Cest surtout sa mère qui me terrifie »

Quand Juliette tomba amoureuse de Théo, elle ne sattendait pas à ce quil lui rende ses sentiments. Pourtant, sans effort, ce fut lui qui fit le premier pas en linvitant au cinéma.

Ils sortirent ensemble presque toute lannée, et à lapproche des vacances, Théo lui annonça :

« Juliette, samedi, on va chez mes parents. Ma mère est à bout de questions : qui es-tu, doù viens-tu ? »

« Oh, Théo, cest si soudain Je ne me sens pas prête, avoua-t-elle, nerveuse. »

« Pourquoi avoir peur ? Mes parents sont comme tout le monde. Mon père est plutôt silencieux, mais ma mère Elle adore poser des questions. Mais ne tinquiète pas, sourit-il. »

Juliette était sûre quils se marieraient un jour. Restait à convaincre ses parents. Invitée officiellement à dîner, elle tremblait. Pour éviter les faux pas, elle étudia les règles détiquette pendant deux jours.

Le samedi arriva. Théo vint la chercher, et ils entrèrent ensemble dans lappartement familial. Elle avait surtout peur de sa future belle-mère.

« Bonjour, murmura Juliette en franchissant le seuil. »

Elle vit une femme élégante lui sourire. Rassurée, elle se détendit un peu.

« Bonjour, Juliette. Je suis Élodie. Théo, passez au salon »

À table, le père de Théo, Henri, les observait dun air sérieux. Il se leva légèrement pour les saluer dun simple hochement de tête.

Juliette se tenait droite, les coudes loin de la table, maniant couteau et fourchette avec grâce. Elle mangeait peu, se souvenant quon pouvait linterroger à tout moment.

Mais le stress joua des tours : elle fit tomber sa fourchette. Elle atterrit sans bruit sur le tapis épais. Surprise, Juliette rentra la tête dans les épaules, jetant un regard coupable vers Élodie tandis que Théo riait.

« Pardon, murmura-t-elle. »

Mais Élodie la rassura :

« Théo, tu ne sais pas toccuper dune femme. Quy a-t-il de drôle ? Va chercher une autre fourchette. »

Il obéit, ramassa lustensile et partit à la cuisine.

« Juliette, tu es trop tendue. Détends-toi, nous sommes en famille, pas à un dîner diplomatique », dit Élodie avec douceur.

Juliette se sentit mieux. « Mange à ta faim, sinon je croirai que tu naimes pas ce que jai préparé. »

« Oh, Élodie, tout est délicieux ! Mais Théo mavait dit que vous aviez une femme de ménage, Marie. »

« Cest vrai, soupira Élodie. Mais aujourdhui, jai tout fait moi-même. »

« Pourquoi ? »

« Comment, pourquoi ? sexclama-t-elle. Je devais faire bonne impression sur ma future belle-fille ! »

Juliette crut à une blague.

« Alors, ce nest pas seulement moi qui suis en représentation aujourdhui ! Je minquiétais pour rien. »

« Exactement, rit Élodie. Mais je te le dis, Théo a bien choisi. Nest-ce pas, Henri ? »

Son mari hocha la tête. « Bien sûr, ma chérie. »

La rencontre fut un succès. Juliette se détendit et parla librement avec Élodie. Deux semaines plus tard, elle et Théo déposèrent une demande de mariage à la mairie.

« Théo, où vivrons-nous ? » demanda Juliette.

« Je ne sais pas encore, mais mes parents chuchotent quelque chose »

Le cadeau de mariage fut révélé le jour même : les parents de Théo leur offrirent les clés dun studio dans leur propre immeuble, deux étages plus bas.

Juliette était ravie. Sa famille, venue pour le mariage, partageait sa joie. Sa mère lui dit :

« Vois-tu, Dieu existe. Tu as de la chance, ma fille. Tu as un toit pour toi. »

Juliette voulait terminer ses études en même temps que son mari. Elle pensait que lavenir ne lui réservait que du bonheur.

Mais en cinquième année, elle découvrit quelle était enceinte. Elle avait peur, mais voulait absolument obtenir son diplôme à temps.

« Théo, je suis si heureuse ! Nous allons avoir un bébé. Jespère juste finir mes études »

Il la regarda, furieux.

« Un bébé ? Cest trop tôt ! Nous sommes étudiants, nous dépendons encore de mes parents. Je pensais que nous aurions au moins trois ans pour nous. »

Juliette, choquée, retint ses larmes.

« Bref, dit-il sèchement, je ne veux pas de cet enfant. Je ne veux pas gâcher ma jeunesse avec des couches et des biberons. Tu auras tout le temps plus tard. »

« Tu veux que je ? Jamais ! »

Elle sortit en larmes et tomba sur Élodie dans lescalier.

« Juliette, bonjour ! Mais Quest-ce qui ne va pas ? Viens chez moi. »

Assise sur le canapé, Juliette éclata en sanglots.

« Élodie, il veut que je me débarrasse du bébé. À cause des études, de largent Mais je ne veux pas ! »

« Calme-toi. Tu as raison. Laisse-moi parler à mon fils. Quel est le terme ? »

« Huit semaines. »

« Tu auras ton diplôme à temps. Va manger, Marie te préparera quelque chose. Moi, je vais régler ça. »

Juliette ignorait ce quÉlodie lui dit, mais Théo revint peu après, honteux.

« Désolé, Juliette. Jai eu tort. »

Elle le suivit, mais remercia Élodie du regard.

Ils se réconcilièrent. Juliette obtint son diplôme, et deux semaines plus tard, elle donna naissance à un garçon. Élodie et Henri étaient plus heureux que les jeunes parents. Théo, lui, restait distant.

Il trouva un travail, Juliette soccupa du bébé. Mais Théo rentrait de plus en plus tard, souvent ivre.

« Théo, pourquoi bois-tu tous les soirs ? »

« Occupe-toi de tes affaires ! Je ne peux pas boire un verre avec des amis ? »

Juliette se taisait, blessée. Elle ne se plaignait pas à Élodie.

Le temps passa. Leur fils avait presque deux ans quand elle remarqua que Théo rentrait après minuit, sentant le parfum étranger. Le week-end, il disparaissait.

Elle comprit.

« Théo, me trompes-tu ? »

Il bafouilla et sort

Оцените статью
Fermement décidée : elle sera heureuse malgré tout
Un discours de mariage qui a tout changé…