Trois samedis d’affilée, ma femme est partie ‘au travail’. Ce que j’ai découvert a tout bouleversé

Trois samedis de suite, ma femme est partie « travailler ». Ce que jai découvert a tout changé.

« Encore en retard ? » Marc essaie de parler calmement, mais sa voix tremble malgré lui.
Véronique simmobilise, son sac à la main. Elle se retourne lentement, comme pour gagner du temps.
« Oui, le projet est urgent. Le patron est sur les nerfs, tout le monde court partout. »
« Un samedi ? Pour la troisième semaine daffilée ? »
« Marc, ne fais pas lenfant. Le travail, cest le travail. »
Elle lembrasse sur la joue vite, machinalement, comme une voisine dans lascenseur. Elle ne sent pas comme dhabitude. Une odeur douce, presque enfantine. Marc fronce les sourcils.
« Véro, on pourrait en parler ? »
« Ce soir. Je te promets, ce soir. »

La porte claque. Marc reste planté dans lentrée, les poings serrés. Trois samedis. Trois maudits samedis où elle rentre épuisée, lointaine, comme une étrangère.

Il nen peut plus. Il attrape les clés de la voiture.

Véronique sort de limmeuble, regarde autour delle. Marc se baisse dans la voiture, heureusement garée derrière un camion. Elle monte dans un taxi. Il démarre.

Ils roulent longtemps. Pas vers son bureau, ça, Marc la compris tout de suite. Direction une banlieue tranquille, à lautre bout de Paris. Son cœur bat la chamade. Il va savoir. Tout va séclairer.

Véronique descend devant un immeuble défraîchi. Marc se gare plus loin, la suit à distance. Elle entre dans limmeuble. Il compte les étages. Troisième. Fenêtre à gauche.

Rien pendant une demi-heure. Puis Véronique réapparaît. Mais pas seule.

Avec une poussette.

Marc manque de tomber. Un bébé ? Ils nont pas denfant, ils en parlent, enfin, parlaient, avant ces samedis maudits

Lenfant pleure. Véronique berce la poussette, murmure quelque chose. Elle a lair maladroite, débordée. Une jeune femme sort en courant de limmeuble Marc reconnaît la sœur cadette de Véronique, Lise. Lirresponsable Lise, qui à vingt-cinq ans a déjà divorcé deux fois.

« Véro, merci ! Je reviens dans deux heures, max ! »
« Lise, tu avais dit une heure ! »
« Sil te plaît, cest hyper important ! »

Lise senfuit, laissant sa sœur avec le bébé qui hurle. Véronique pousse la poussette davant en arrière, impuissante.

Marc sadosse au mur, soulagé. Pas un amant. Un neveu. Mais pourquoi mentir ?

Il rentre chez lui en vitesse. Il doit réfléchir.

À la maison, Marc arpente les pièces. Il pourrait simplement demander. « Véro, où étais-tu ? » Mais elle mentirait il le sait. Comme il ment, lui aussi.

Parce quil a son secret.

Clémentine. La secrétaire du bureau dà côté. Rien de grave juste des discussions après le travail, un café, parfois un film. Elle écoute ses histoires de code, rit à ses blagues, le regarde avec admiration. Comme Véronique avant. Avant que leur vie ne se résume à « achète du pain », « paie les factures », « ramasse tes chaussettes ».

Avec Clémentine, cest simple. Elle lui rappelle la Véronique dil y a sept ans, celle qui écoutait ses histoires pendant des heures.

La clé tourne dans la serrure. Marc sursaute, attrape la télécommande.

« Salut. » Véronique apparaît dans lembrasure. « Tu es resté ici toute la journée ? »
« Ouais. Pas envie de sortir. »

Elle passe à la cuisine. Marc entend leau couler, la vaisselle sentrechoquer. Il la rejoint.

Véronique est devant lévier, lave une tasse. Ses épaules sont voûtées, des cernes sous les yeux. Une tache sur son jean du lait, peut-être.

« Véro. »
« Quoi ? »
« Tu es fatiguée. »

Elle se retourne, surprise.
« Oui. Fatiguée. »
« On pourrait dîner dehors ? Chez ce petit italien, pour lanniversaire ? »
« Marc, je nen peux plus. Commandons une pizza ? »

Il hoche la tête. La regarde chercher le numéro du livreur. Ses mains tremblent.

« Véro, quest-ce qui se passe ? »
« Comment ça ? »
« Tu nes pas toi. Depuis un mois. »

Elle se fige. Son téléphone glisse sur la table.
« Cest juste le boulot, Marc. Trop de boulot. »
« Le samedi ? »
« Oui ! Le samedi ! Arrête de mharceler ! »

Elle craque. Marc la voit au bord des larmes. Il sapproche, lenlace. Elle se raidit, puis se détend, enfouit son visage dans son épaule.

« Désolée. Je suis crevée. »

Elle sent la poudre pour bébé et le lait tourné. Marc caresse son dos, sent son cœur battre.

« Véro, si quelque chose ne va pas, dis-le. Je suis là. »

Elle sécarte, essuie ses yeux.
« Tout va bien. Vraiment. Une période difficile, cest tout. »

La pizza arrive. Ils mangent en silence. Véronique prend une douche. Marc reste à contempler sa part refroidie.

Il pourrait parler. « Véro, je tai vue avec une poussette. Cest ton neveu ? » Mais alors, elle demanderait : « Et toi ? Où passes-tu tes vendredis soir ? »

Et que répondrait-il ? Quil boit des cafés avec une autre ? Quil lui parle comme il ne parle plus à sa femme ? Quil a parfois pensé : et si ?

Son téléphone vibre. SMS de Clémentine : « On se voit lundi ? Je veux te montrer ce film. »

Marc supprime le message. Non. Assez.

Véronique sort de la salle de bain en peignoir, les cheveux mouillés. Elle sassoit près de lui.

« Marc, demain, restons à la maison. Juste nous deux. »
« Et le travail ? »
« Au diable le travail. »

Il sourit. Quand a-t-elle dit ça pour la dernière fois ?

« Daccord. Restons. »

Elle prend sa main. Ses doigts sont froids malgré la douche chaude.

« On a perdu quelque chose, hein ? »
« Quoi ? »
« Nous. On sest perdus. »

Marc serre sa main.
« On se retrouvera. »

Le lendemain, ils se réveillent tard. Véronique fait des crêpes une première depuis des mois. Marc prépare le café, coupe des fruits. Ils petit-déjeunent sur le balcon, malgré le froid.

« Tu te souviens de Prague ? » dit Véronique. « Sur cette terrasse minuscule ? »
« Où tu as failli renverser ton café sur un touriste ? »
« Je ne lai pas renversé, je lai mal posé ! »

Ils rient. Comme cétait loin.

La journée est étrange. Comme sils jouaient aux jeunes mariés. Films sous la couette, cuisine à deux. Pas de discussions sérieuses juste linstant présent.

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Trois samedis d’affilée, ma femme est partie ‘au travail’. Ce que j’ai découvert a tout bouleversé
Parce qu’il est tout entier en toi