Une Vie Bien Rangée : L’Art de l’Organisation au Quotidien

Oh, tu sais, cette histoire me fait penser à quelque chose

Élodie, je tinterdis de parler à ta sœur et à sa famille ! Ils ont leur vie, nous avons la nôtre. Tu as encore appelé Chloé ? Pour te plaindre de moi ? Je tai prévenue. Ne tétonnes pas si ça tourne mal, Théo ma violemment attrapé lépaule.

Comme dhabitude dans ces moments-là, je me suis réfugiée dans la cuisine, les larmes aux yeux. Non, je ne me plaignais jamais à ma sœur de ma vie. On parlait simplement. Nos parents étaient âgés, il y avait toujours des choses à discuter. Mais ça rendait Théo fou. Il détestait ma sœur Chloé. Chez elle, tout était calme et prospère. Pas comme chez nous.

Quand jai épousé Théo, jétais la fille la plus heureuse du monde. Il mavait envoûtée, emportée dans un tourbillon de passion. Je navais pas fait attention à sa taille il était plus petit que moi ni à sa mère, arrivée à notre mariage en titubant. Plus tard, jai compris : elle était alcoolique.

Aveuglée par lamour, je ne voyais rien de mal. Mais après un an de mariage, mon bonheur sest fissuré. Théo buvait beaucoup, rentrait ivre. Puis sont venues les infidélités. Je travaillais comme infirmière à lhôpital, avec un salaire modeste. Lui, il préférait traîner avec ses copains divresse.

Il ne comptait pas subvenir à mes besoins. Au début, je rêvais denfants. Finalement, je me suis contentée de moccuper de mon chat de race. Je ne voulais surtout pas dun enfant avec un alcoolique. Pourtant, je laimais encore.

Tes stupide, Élodie ! Regarde-toi, tous les hommes te tournent autour, et toi, tu restes fixée sur ce nabot ! Quest-ce que tu lui trouves ? Tu marches toujours avec des bleus sous ton fond de teint. Tu crois que personne ne voit tes « décorations » ? Laisse-le avant quil ne te tue, idiote ! me sermonnait ma collègue et amie.

Oui, Théo se laissait souvent aller à des crises de rage, levait la main. Une fois, il ma frappée si fort que je nai pas pu aller travailler. Pire, il ma enfermée dans lappartement, emportant la clé.

Depuis, javais une peur panique de lui. Mon cœur battait la chamade quand jentendais la clé dans la serrure. Je croyais quil me punissait de ne pas lui donner denfant, dêtre une mauvaise épouse Alors je ne résistais pas. Ni aux coups, ni aux insultes. Pourquoi laimais-je encore ?

Sa mère, une vraie sorcière, me répétait :

Élodie, obéis à ton mari, aime-le de tout ton cœur, oublie ta famille et tes amies, elles ne te veulent pas de bien.

Et jobéissais. Jétais prisonnière.

Pourtant, jadorais quand Théo me suppliait à genoux, embrassait mes pieds. Nos réconciliations étaient douces, magiques. Il jonchait notre lit de pétales de roses volées chez un copain ivrogne sa femme les cultivait avec amour, ignorant quil les revendait pour trois fois rien. Les épouses, éblouies, pardonnaient toujours.

Je serais restée avec lui toute ma vie, recollant les morceaux de mon bonheur illusoire. Mais le destin en a décidé autrement

Laisse Théo, il a un fils avec moi. Toi, tu es stérile. Une fleur sans fruit, une inconnue ma lancé ça, sans gêne.

Je ne te crois pas ! Dégage ! ai-je crié.

Théo a nié, bien sûr.

Jure que ce nest pas ton fils ! je savais quil ne pourrait pas.

Il a gardé le silence. Jai compris.

Élodie, je ne tai jamais vue sourire. Des problèmes ? le directeur de lhôpital, que je croyais indifférent, sest soudain intéressé à moi.

Tout va bien, ai-je murmuré, gênée.

Cest bien, quand tout va bien. La vie est belle, alors, a-t-il répondu, énigmatique.

Divorcé, père dune fille, il vivait seul à 42 ans. Pas très beau, petit, avec des lunettes et une calvitie naissante. Mais quand il sapprochait, son parfum menivrait. Impossible de résister. Je menfuyais, troublée.

Ses mots mont hantée. « Tout va bien » ? Moi, jétais dans le chaos. Et le temps filait

Finalement, jai quitté Théo. Ma mère a été surprise :

Élodie, quest-ce qui se passe ? Il ta mise à la porte ?

Non. Je texpliquerai plus tard.

La mère de Théo ma hurlé dessus au téléphone, ma maudite. Mais javais déjà repris ma liberté. Merci, Olivier

Théo a menacé, ma traquée. Il ignorait quil navait plus de pouvoir sur moi.

Occupe-toi de ton fils. Moi, jai tourné la page. Adieu.

Je suis retournée vers ma sœur, mes parents. Jétais redevenue moi-même.

Élodie, je ne te reconnais plus ! Tu rayonnes, tu as lair heureuse, a remarqué mon amie.

Et Olivier ma demandé en mariage :

Épouse-moi. Tu ne le regretteras pas. Juste une condition : appelle-moi par mon prénom.

Tu maimes, Olivier ?

Ah, les femmes et leurs mots Oui, je taime. Mais jaime mieux le prouver.

Jaccepte. Je suis sûre que je taimerai aussi.

Dix ans ont passé.

Olivier ma aimée chaque jour, sans phrases creuses. Pas denfant ensemble apparemment, jétais bien « stérile ». Mais il ne men a jamais voulu.

On vivra juste tous les deux. Toi, tu me suffis.

Sa fille nous a offert une petite-fille, Louna, notre bonheur.

Théo, lui, a fini par mourir, trop jeune, noyé dans lalcool. Sa mère me lance encore des regards chargés de haine au marché, mais ça ne matteint plus.

Et nous ? Tout va bien. La vie est belle.

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