Aujourdhui, nous célébrions notre anniversaire de mariage sur la plage de Saint-Tropez. Le monde entier semblait suspendu dans ce bonheur, jusquà ce quelle apparaisse.
Une femme en maillot clair émergea des vagues, sapprocha de nous et, le souffle court, sagenouilla devant mon mari. Sa voix tremblait comme si elle retenait ses larmes. Qui était-elle ? Pourquoi le regardait-elle ainsi ? Je naurais jamais imaginé que ce moment marquerait le début de révélations qui briseraient tout ce que je croyais savoir.
Mon esprit tourbillonnait.
Arrête de feindre lignorance, articula-t-elle dune voix forte.
Je restai figée. Mon mari se tourna lentement vers moi. Son regard trahissait quelque chose dindéfinissable culpabilité, peur, ou peut-être une supplication silencieuse. En cet instant, tout bascula. Jallais lui annoncer ma grossesse mais maintenant, je doutais quil mérite de le savoir.
Il fit un pas vers elle, moi un pas en arrière.
Puis elle prononça des mots qui glacèrent mon sang.
Théo murmura-t-elle, la voix brisée, tu mavais promis de revenir une fois tes affaires réglées. Je tai attendu toutes ces années.
Mon cœur se serra.
Quelles années ? demandai-je, ma voix étrangère à mes propres oreilles.
Mon mari soupira profondément, les yeux baissés, comme pour puiser du courage.
Élodie cest une longue histoire, murmura-t-il.
Je mapprochai, mais un mur invisible séleva entre nous.
Une longue histoire ? ma gorge se noua. Avais-tu lintention de me la raconter un jour ?
La femme se releva, son regard mêlant pitié et triomphe.
Il était mon mari bien avant dêtre le tien, déclara-t-elle, et nous avons un fils.
Ces mots me frappèrent plus violemment quune gifle.
La mer grondait, le soleil déclinait, et je compris que ma vie venait de se diviser en « avant » et « après ». Théo tenta de toucher ma main, mais je la retirai. Tout ce quil dirait désormais ne pourrait plus jamais me rendre la sécurité que javais ressentie à ses côtés.
Aimez vos femmes et ne les trahissez jamais, car elles sont des êtres si tendres et si bons.
