Attends un instant,» murmura-t-il.

**Journal dun homme 15 décembre**

« Attendez, dit-il. Je suis descendu une seconde à votre station, et quand je suis remonté dans le wagon, mes affaires avaient disparu. Jai regardé par la fenêtre : un homme séloignait avec mon sac. Jai couru après lui, mais il sétait déjà volatilisé »

« Et vous navez pas pu revenir dans le train avant de régler ça ? » demanda Élodie, épuisée après sa journée de travail. Elle venait de quitter la petite boutique de fleurs où elle officiait, en plein cœur de Paris. Les clients affluaient, surtout en cette période de fêtes

Il faisait un froid glacial, la neige tombait chaque jour. Élodie marchait sur le trottoir, enveloppée dans son manteau dhiver. Elle navait même pas eu le temps de sasseoir de la journée. Elle rêvait de rentrer chez elle et de seffondrer dans son lit.

Perdue dans ses pensées, elle ne remarqua pas tout de suite linconnu qui sapprochait delle. Quand elle leva les yeux, elle vit un homme dune quarantaine dannées, vêtu de manière étrange. Elle fit un pas de côté pour léviter.

« Excusez-moi, pourriez-vous maider ? » demanda-t-il soudain.

Surprise, elle sarrêta.

« Je » Il secoua la tête et ferma les yeux un instant. « Jallais voir ma fille à Lyon, en train. Et voilà ce qui marrive »

Il marqua une pause et regarda Élodie avec tristesse. Elle tenta de nouveau de passer son chemin.

« Attendez, reprit-il. Je suis descendu une minute à votre station, et quand je suis remonté, plus rien. Jai vu un type partir avec mon sac. Jai voulu le rattraper, mais il avait disparu »

« Et vous navez pas pensé à remonter dans le train dabord ? » simpatienta Élodie.

« Vous comprenez, pendant que je le cherchais, le train est reparti »

« Alors il fallait aller voir la police, non ? »

« Je lai fait. Ils mont dit quil fallait attendre. Le prochain train ne part que dans plusieurs heures. Je ne supportais plus la gare. Tout était dans ce sac : mes vêtements, mes papiers, mon argent Jai juste besoin de me laver et de me réchauffer. Je vous rembourserai, promis. »

« Vous rigolez ? Je vais vous donner les clés de mon appartement aussi ? »

« Vous êtes comme les autres. Personne ne me croit » Il leva les yeux vers le ciel, si désespéré quÉlodie eut un pincement au cœur.

Elle lexamina. Mal habillé Peut-être disait-il la vérité. Mais il avait lair honnête.

« Daccord. Venez chez moi, avant que vous ne tombiez malade. Je trouverai quelque chose à vous mettre. »

Il la suivit, reconnaissant.

Arrivée chez elle, Élodie sassit dans lentrée, épuisée. « Allez à la salle de bains, dit-elle en désignant la porte. Je vais chercher des vêtements. Comment vous appelez-vous, au fait ? »

« Antoine. »

Elle entendit leau couler et soupira. Adieu, la sieste rêvée.

Son frère, parti vivre à Marseille, avait laissé quelques affaires. « Tant pis, il ne les regrettera pas. »

Elle frappa à la porte de la salle de bains et déposa les vêtements sur la commode. Puis elle réchauffa une assiette de soupe au micro-ondes et sassit, pensive. Si sa mère rentrait maintenant, elle ne comprendrait pas.

Mais le destin en décida autrement. La porte claqua.

« Élodie, tu es là ? » Sa mère fronça les sourcils en entendant leau couler. « Qui est là-dedans ? »

« Maman, ne crie pas. Il a raté son train, il repartira après sêtre changé. »

« Et tu las ramené ici ? Tu ne le connais même pas ! »

Antoine sortit peu après, gêné. Il avait entendu.

« Dites-moi, comment un homme solide comme vous a pu se faire voler ? » interrogea la mère, soupçonneuse.

Antoine expliqua son histoire, tandis quÉlodie lui servait le soupe

Оцените статью
Attends un instant,» murmura-t-il.
– C’est toi qui l’as gâté – m’a accusée l’ex-femme de mon nouveau mari