«Jai une autre, plus jeune et plus agréable,» déclara lhomme. «Jai déjà déposé les papiers pour le divorce.»
Le sac à dos de son mari traînait sur le seuil depuis plusieurs jours. Un soir, en rentrant du travail, Angélique remarqua quil courait dans lappartement, jetant ses affaires dans un autre sac. La veille, ils sétaient encore disputés, et elle lui avait demandé de quitter lappartement avant son retour.
Elle en avait assez de supporter ses recherches demploi interminables, qui naboutissaient jamais.
«Angé, donne-moi de largent, demain je trouverai enfin un travail,» répétait-il comme un disque rayé, mais il revenait toujours avec lodeur de lalcool et des parfums féminins inconnus, bien après minuit.
Étienne avait huit ans de moins quAngélique, mais il avait réussi à sinfiltrer dans son cœur, chassant celui qui y résidait auparavant. Il lavait même convaincue de lépouser à la mairie. Elle savait que ce mariage ne mènerait à rien de bon, mais la solitude lui pesait, et celui quelle avait attendu toute sa vie avait disparu depuis leurs années de lycée.
En rentrant et le trouvant encore là, Angélique annonça quelle demandait le divorce et lui donna cinq minutes pour disparaître.
Étienne la regarda et siffla :
«Le divorce, soit !» Il se précipita dans la chambre, y jeta nerveusement ses affaires et, en sortant dans le couloir, dut répondre à un appel.
Il parlait dun ton élevé, puis, visiblement agité, attrapa sa veste en cuir et sortit en trombe, laissant le sac par terre.
En voyant ses affaires abandonnées, Angélique pensa quil les avait laissées exprès pour avoir une excuse de revenir et supplier pardon. Mais cette fois, elle ne céderait pas. La patience et la pitié avaient leurs limites. Pourtant, il ne revint pas. Ni le lendemain, ni plus tard
Quand elle en eut assez de ce symbole de temps perdu, elle lappela pour exiger quil vienne tout de suite récupérer ses affaires.
«Je nen veux pas, de tes vieilleries,» coupa-t-il. «Ma nouvelle amoureuse ne me laisse même plus mapprocher de chez toi. Et jai déjà déposé les papiers pour le divorce. Je vais en épouser une autre, elle attend un enfant. Tu as compris ? Tu croyais que javais besoin de toi ? Tu me payais mes dépenses, merci pour ça. Jai mieux maintenant, plus jeune et plus agréable. Alors, jette ces affaires ou donne-les à quelquun dautre, je suis sûr que tu trouveras bien un homme prêt à tépouser pour ton argent ! Et ne mappelle plus ! Jamais !»
Chaque mot résonna comme une gifle. Angélique avait toujours su quelle naurait pas dû sengager avec un homme si jeune, mais elle avait cédé à ses promesses et ses serments.
Elle attrapa le sac, enfila son manteau et, sortant dans la cour, le lança avec force dans la benne à ordures.
«Terminé !» Essuyant ses larmes, elle rentra, prit une douche et mit un film comique.
«Voilà qui est mieux !» murmura-t-elle, décidant de ne plus vivre que pour elle-même. Le passé resterait derrière elle.
Quelques jours plus tard, une soirée dentreprise était organisée pour quAngélique, qui venait de racheter la société, fasse connaissance avec ses employés.
Elle se prépara soigneusement : elle commanda un discours professionnel, récupéra une robe élégante chez la couturière et ouvrit son coffre à bijoux pour choisir des accessoires.
Son cœur sarrêta net, puis semballa. Angélique porta une main à sa poitrine en découvrant le coffre vide. Tout avait disparu, même son passeport.
Elle alla à la cuisine, but deux verres deau dun trait et appela son ex. Il raccrocha, puis son téléphone devint injoignable. Sans hésiter, elle porta plainte, soupçonnant le coupable.
Quelques jours plus tard, on la convoqua au commissariat. Étienne était là, expliquant quil avait vidé le coffre dans le sac pour la «punir» de ses reproches. Mais il lavait oublié à cause dun appel de sa maîtresse, qui lui annonçait sa







