Désespérée, j’ai accepté d’épouser l’héritier paralysé d’une riche famille… Et un mois plus tard, j’ai commencé à remarquer quelque chose d’étrange…

Un soir dautomne, la pluie battait sans pitié sur le toit rouillé de ma vieille Renault, comme si le ciel voulait anéantir ce qui restait de mon espoir. Chaque goutte résonnait comme un coup de marteau sur lenclume de mon destin. Je venais de quitter lhôpital, cet antre aseptisé où un médecin épuisé mavait une fois de plus refusé lopération qui aurait pu sauver ma mère. La somme quil avait évoquée nétait pas seulement inaccessiblecétait une insulte, une preuve cruelle de ma place dans ce monde, loin des privilèges de ceux pour qui cette fortune nétait quun caprice.

Depuis un an, je nétais plus quune ombre, épuisée par trois emplois, noyée sous les dettes, incapable même demprunter davantage. Le désespoir mavait apprivoisée, son goût métallique collé à ma langue, indélébile.

Cest dans cet abîme que le téléphone sonna. Ma tante Élodie, aussi tenace quune mite, avait trouvé sa proie. Sa voix sèche trancha le silence.

Arrête de pleurnicher, Manon ! Écoute-moi bien : la famille de Montfort cherche une infirmière pour leur fils. Un accident de voiture. Il ne marche plus, parle à peine. Mais ils veulent plus quune infirmière une épouse. Officiellement, bien sûr. Pour le statut, les apparences. Ils paieront. Très, très bien.

Cela ressemblait à un pacte avec le diable. Mais ce diable tenait entre ses mains la vie de ma mère. Que moffrait la vie « honnête » ? La misère, lhumiliation, et lenterrement solitaire de celle que jaimais plus que tout.

Une semaine plus tard, je me tenais dans le salon de leur hôtel particulier, minuscule sur le marbre froid. Lair sentait largent et lindifférence. Entre les colonnes de pierre et les lustres étincelants, les portraits dancêtres hautains me toisaient. Et là, près de la fenêtre, il y avait lui : Thibault de Montfort.

Enchaîné à son fauteuil, son corps paraissait frêle, presque transparent. Mais son visage dune beauté sculpturale, immobile comme un masque antique. Ses yeux vides fixaient le parc sous la pluie, comme sil contemplait un autre monde.

Son père, le comte Gérard de Montfort, mévalua dun regard aiguisé.

Les conditions sont claires, nest-ce pas ? Vous lépousez légalement. Vous en prenez soin, jouez le rôle de lépouse dévouée. Aucune obligation conjugale. Dans un an, une somme considérable et votre liberté. Un mois dessai. Si vous échouez, vous serez indemnisée et partirez.

Je hochai la tête, les ongles enfoncés dans mes paumes. Thibault ne réagit pas. Était-il même conscient de ma présence ?

Le mariage fut une mascarade silencieuse. On minstalla dans une chambre adjacente à la sienne. Ma vie devint une routine épuisante : le nourrir, le laver, lire à voix haute devant son regard vide. Il ne réagissait presque jamais, si ce nest un gémissement ou un tremblement. Je me mis à lui parler, comme à un journal muet, confiant mes peurs, ma douleur.

Puis, après un mois, des choses inexplicables commencèrent.

Un soir, je trébuchai sur un tapis persan. Un son étrange séchappa de sa poitrinepresque un cri étouffé. Je me fig

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Désespérée, j’ai accepté d’épouser l’héritier paralysé d’une riche famille… Et un mois plus tard, j’ai commencé à remarquer quelque chose d’étrange…
Un homme débarrassait son débarras, jetant vieilleries et détritus. Il a accumulé un gros tas dans la cour.